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Capture d’écran 2017-06-04 à 11.54.49Cash investigation a fait sa rentrée. Pour nous dévoiler une fois de plus les manipulations de l’industrie agroalimentaire qui cherche à faire des profits au prix de notre santé. Cette fois-ci, il s’agissait de l’ajout du nitrite, additif cancérigène, qui donne sa couleur rose au jambon. Sur les réseaux sociaux, les consommateurs ahuris commentent : “Les salauds”, “On est vraiment manipulés”, “C’est dégueulasse”, “Honte aux députés”, “On ne sait plus à qui faire confiance…”

Sur le plateau de l’émission, la députée européenne d’Europe Écologie les Verts Michele Rivasi, lançant son appel à pétition pour protester contre le lobbying de l’industrie agroalimentaire à Bruxelles, dit : “Le consommateur est acteur de la société”. En entendant cette phrase, j’ai comme le ventre noué, et pourtant je n’ai pas mangé de jambon.

Moi consommateur, je suis toujours présenté comme la victime mal informée des batailles que livrent toutes les grandes industries pour garder la mainmise et se développer toujours plus, au mépris de notre santé, de l’environnement, de l’équilibre de la planète. Pourtant être trompé est une scène qui se joue à deux. Le consommateur est le seul personnage qu’on ne remet jamais en question, qu’on ne brutalise jamais. On a peut-être oublié un détail :

“Quand on pense qu’il suffirait que les gens arrêtent de les acheter pour que ça se vende plus. Quelle misère !” (Coluche)

Le consommateur : victime ou complice ?

Jamais l’information n’a été aussi accessible, à portée de pouce. Et pourtant, jamais nous n’avons été autant bernés sur ce que nous mangeons, comment nous nous habillons, nous maquillons, nous soignons. À croire que nous avons vomi l’héritage des Lumières selon lequel le savoir mènerait à une certaine forme de sagesse.

Dans le paysage médiatique, Cash investigation joue un rôle important dans la prise de conscience des consommateurs. Elle pointe les manipulateurs, les gros bras des industries qui nous trompent, la complaisance des politiques et des scientifiques qui se font acheter. Soit. Il faut le savoir, bien sûr. Mais est-ce que l’industrie s’acharnerait à mettre des millions d’euros pour garder le nitrite, si les gens ne voulaient plus de jambon rose ? Dans le reportage, un industriel joint par téléphone dit : si le jambon n’était pas rose, “les gens n’achèteraient pas !” Ah nous y voici ! Alors nous avons une responsabilité ! Nous sommes une marionnette  qui se laisse manipuler alors qu’aucun fil ne la tient.

Dans le reportage, une militante d’association de protection des consommateurs à la sortie d’un supermarché, regarde avec des clients les étiquettes de certains produits qu’ils viennent d’acheter. “Savez-vous ce que c’est, ça?” “Ah non pas du tout”. Je ne sais pas, mais j’achète quand même. Ce consommateur ordinaire, si on le mettait lui aussi devant ses contradictions, si on l’interrogeait, si on lui donnait à penser ? Nous sommes toujours présentés comme les victimes, mais jamais comme les complices.

 

Angel Boligan
Angel Boligan

Le moment où les enfants sont invités à déguster du jambon est sans doute pour moi le plus choquant  : aucun enfant ne sait qu’un jambon peut être marron. N’est-elle pas là, l’arme toute-puissante contre les magouilles de l’industrie : l’éducation ?   Quand allons-nous comprendre que les bons produits n’ont pas la couleur des publicités ? Qu’une pomme naturelle est une pomme qui flétrit en mûrissant ? Qu’un jambon cuit n’est pas rose ? Une consommation avertie, ne serait-ce pas un programme prioritaire pour l’éducation nationale ?

Il manque quelque chose, le pendant de la dénonciation, le complément, la suite logique de Cash : une émission de rééducation du consommateur. Non pas sur une chaîne alternative regardée par une poignée de convaincus. Mais une émission avec gros moyens et belle visibilité, pour éduquer tous ceux qui n’iront jamais vers les médias alternatifs. Informer le consommateur est important, essentiel. Mais le faire réfléchir serait encore mieux. Livrée toute seule, l’information se noie dans la série des révélations et devient presque un divertissement de plus.

Où sont les émissions pour enfants qui leur expliqueraient comment bien manger ? Où sont les cours au collège et lycée sur les stratégies publicitaires, pour apprendre à nos enfants à décrypter les publicités ? Où sont les sketchs de ceux qui ont un si grand pouvoir sur nous, les comiques, rois et reines du stand-up, pour utiliser le rire comme arme contre notre connerie de consommateur ? Où sont les sociologues et les psychologues pour expliquer notre désir compulsif d’achat ? Où sont les débats télévisés des philosophes pour interroger notre inertie, quand nous zappons et que nous passons à autre chose, sans faire le lien entre l’information qu’on vient de recevoir et notre vie ?

En attendant tout ça, peut-être que le simple bon sens suffira. Une simple déclaration de bon sens.

Déclaration du pas-si-parfait-pas-si-petit-consommateurbol2

Moi habitant de la planète nommée Terre, je reconnais appartenir à un ensemble de phénomènes naturels dont l’équilibre est fragile. Je reconnais que la moindre destruction de cet équilibre peut avoir des effets à des milliers de kilomètres.

Moi habitant de la planète nommée Terre, je n’ai pas besoin d’être écologiste pour vouloir minimiser mon impact sur la destruction de la planète.

Moi consommateur, je suis entièrement responsable, à chaque achat que je fais, de ce à quoi je participe. Je peux choisir de fermer les yeux, de les ouvrir et d’acheter quand même, de les ouvrir et de ne pas acheter. Je suis libre, entièrement, de choisir.

Moi consommateur, je m’engage à appliquer à chacun de mes achats le simple bon sens.

Moi consommateur avec du bon sens, vous ne me ferez pas manger des fraises ou des tomates en hiver.

Moi consommateur avec du bon sens et soucieux de mon porte monnaie, je choisirai le vinaigre blanc et le bicarbonate de soude plutôt que tout produit ménager.

Moi consommateur avec du bon sens, je ne me limiterai pas à l’étiquetage simplifié. Une étiquette Sans additif, ne m’enlèvera pas le réflexe de regarder derrière. Un feu vert ne me fera pas acheter aveuglément.

Moi consommateur plein de bon sens , j’appliquerai un principe très simple : ce que je ne comprends pas, je n’achète pas.

Moi consommateur de bon sens, je m’engage à me moquer ouvertement des publicités que vous créez pour me convaincre d’acheter un produit. Quand votre jambon sera rose, je rigolerai. Quand votre pâte à tartiner sera pleine de cacao et de lait, je rigolerai. Je rigolerai devant mes parents, mes enfants, mes amis, et je les entraînerai avec moi dans un rire tonitruant qui fera trembler vos empires quotés en bourse.

Moi consommateur citoyen, je parlerai à mes amis, à mes parents, à mes enfants, sans jugement et sans condamnation, quand ils m’inviteront au Starbucks ou quand ils achèteront du Coca Cola, pour qu’ils retrouvent cette conscience que leurs actes individuels participent à un ensemble.

Moi consommateur parent, j’expliquerai à mon enfant qu’une vraie pomme ça flétrit, et qu’un vrai jambon n’est pas rose.

Moi individu affectionnant tellement ma liberté, je déclare qu’on m’a assez longtemps pris pour un con.

Sarah Roubato a publié

couv Nage de l'ourse

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mafalda9

Publié dans Cassandre Hors Champ : 100 “De vents et de marées”

2012, année qui restera gravée dans l’histoire du Québec comme celle d’un éveil. Le Printemps Érable comme on l’a appelé, est un mouvement contestataire, parti d’une grève étudiante, qui a duré huit mois. Ce mouvement a déclenché des élections anticipées et la destitution du gouvernement libéral de Jean Charest. Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole d’une association étudiante, la CLASSE (Coalition large de l’association pour une solidarité syndicale étudiante), s’est fait remarquer comme l’une des figures de proue de ce mouvement. Depuis, le toujours-étudiant est en train de devenir une figure majeure du paysage politico-culturel et médiatique du Québec.

En novembre dernier, GND a reçu le prix du Gouverneur Général pour son livre Tenir tête, un essai sur le Printemps Érable et ses conséquences dans la société québécoise, devenant ainsi le plus jeune récipiendaire de ce prix qu’il a hésité à accepter (le gouverneur général étant le représentant de la reine donc de l’autorité fédérale du Canada). GND a remis les 25 000 $ qui accompagnent le prix aux mouvements citoyens qui luttent contre le projet d’oléoduc de Transcanada. Un projet qui consiste à faire acheminer les sables bitumineux d’Alberta par le fleuve Saint-Laurent, joyau naturel et culturel du Québec, l’un des plus grands fleuves du monde avec son bassin de drainage de 1 610 000 km2. GND a lancé un appel pour doubler la mise. En quelques jours, il a récolté 380 000$.

Comme le mouvement étudiant, le projet d’oléoduc soulève des enjeux politiques majeurs, et réveille la question de la souveraineté québécoise. GND l’a bien compris et c’est pour cela qu’il a décidé de s’engager dans ce nouveau combat. Ce jeune homme de vingt-quatre ans a des idées mais sait aussi que l’argent est le moteur des actions. C’est pourquoi son action risque fort de mettre un sacré frein, voire un frein définitif à ce projet. Lors de son annonce, GND a affirmé que c’est en posant d’abord des décisions souveraines que le Québec pourra marcher vers l’indépendance. Entretien avec celui qui redonne à beaucoup de Québécois de plusieurs générations la perspective d’une prise en main de leur avenir. Entretien en tutoiement, comme il se doit au Québec.

Qu’est-ce qu’il reste aujourd’hui du Printemps Érable, au-delà des retombées immédiates de l’arrêt de la hausse des frais de scolarité et de la destitution du gouvernement ?

 La première chose c’est l’effet d’éducation politique. Cette mobilisation a introduit à des centaines de milliers de personnes aux enjeux sociopolitiques. Et pas seulement des jeunes. D’autres générations qui s’étaient dépolitisées avec le temps ont renoué avec la chose publique, d’autres qui ne s’étaient jamais politisées se sont engagées pour la première fois.

L’autre chose c’est que certains enjeux ont été remis sur la place publique. Par exemple la question de la transformation des universités. Avant 2012 le seul discours sur la place publique était celui de la marchandisation des universités. En prenant prétexte du sous-financement, on introduisait l’investissement privé des universités. C’était le seul discours qu’on entendait depuis une dizaine d’années. C’était un vrai martèlement idéologique : « il faut entrer dans la compétition interuniversitaire, il faut rattraper les États-Unis et le Canada anglais ». La mobilisation a introduit une autre vision de l’éducation qui n’était pas audible, et a accéléré le clivage gauche-droite au Québec qui avait été effacé. L’enjeu pour le mouvement de 2012 c’était de construire un modèle québécois d’éducation supérieure basé sur la gratuité scolaire qui soit différent du modèle français ou du modèle scandinave.

On sait au Québec à quel point les Français connaissent mal les Québécois. En France, le pays des révolutions et des grèves, on a été très surpris de ce qui s’est passé en 2012, comme si les Québécois n’étaient pas perçus comme un peuple habitué aux révoltes. Est-ce que tu vois dans la société québécoise une hantise du conflit qui expliquerait notamment la difficulté d’avoir des débats et des perspectives critiques ?

 Ton impression est juste et s’explique par le statut des Québécois, un petit peuple noyé dans une mer anglophone. Il y a toujours eu le sentiment dans la culture politique québécoise qu’on est une famille, et qu’on n’a pas les moyens de se chicaner (se disputer) parce que si on le fait, on va s’affaiblir. J’ai ressenti ça en 2012 : ce qui dérangeait une bonne partie de la population qui était hostile au mouvement, ça n’était pas tant nos revendications, mais le simple fait qu’on était là, qu’on parlait, qu’on dérangeait, qu’on bousculait, qu’on ne retournait pas à nos petites affaires. Il y a cet espèce d’amour de la tranquillité chez les Québécois. Mais il y a aussi une tradition de lutte sociale au Québec excessivement riche. Le Québec reste l’endroit en Amérique du Nord, et de loin, où il y a le plus de mobilisation sociale. Depuis les années soixante il y a au moins deux mouvements étudiants par décennie. C’est le paradoxe d’un éthos politique assez tranquille, et une tradition très riche de syndicalisme combattif.

Un homme d’une cinquantaine d’années s’approche alors de notre table et tend la main à Gabriel. Rencontre éclair d’une seule phrase qui en dit long sur la désillusion, que nous connaissons aussi en France, des peuples envers leurs dirigeants, et qui mérite d’être citée : « Vous avez un admirateur, et je souhaite que jamais vous ne vous lanciez en politique ».

Qu’est-ce qui a émergé comme formes d’art lors du mouvement étudiant ?

Ce qu’il faut préciser d’abord, c’est que toute cette expressivité est arrivée relativement tard dans le mouvement, vers avril. La condition de possibilité de cette émergence artistique, c’était le travail pratique des militants sur le terrain. Donc cette sensibilité artistique est apparue parce qu’un espace de liberté a été ouvert, parce que les contraintes quotidiennes étaient abolies, et parce que la rue était devenue un nouvel espace d’expression. Ces espaces ne sont pas suffisants mais ils sont nécessaires pour que cette sensibilité artistique puisse s’exprimer.

Ces arts urbains ont alimenté un sentiment d’appartenance, une véritable identification et pour certains, un vrai sens à leur vie. Et c’était là une des grandes forces du mouvement, qui explique aussi sa résilience à la brutalité médiatique et policière, à la répression juridique et au fait qu’une bonne partie de la population était hostile au mouvement. C’est aussi ce qui a rendu si difficile l’arrêt de ce mouvement, par définition éphémère, mais encore aujourd’hui j’en entends qui cherchent à retrouver ce sentiment.

Justement une fois que le mouvement est fini : quelle est la place des arts dans une société du divertissement et du loisir ? Crois-tu qu’il soit possible que les arts soient porteurs de ce sentiment d’appartenance qui pourrait préparer à un projet de société ?

Au Québec, la culture est quand même bien plus présente et forte que dans le Canada anglophone. Les gens sont fiers de notre cinéma, de notre musique, et de tout ce qui est fait ici. 65% des produits culturels consommés au Québec sont faits au Québec. Au Canada, 85% des produits consommés viennent des États-Unis. C’est l’avantage de notre statut de minorité. Après c’est sûr que la culture ne se porte pas si bien, et que l’État doit valoriser et protéger la culture, surtout en région.

Même si les gens consomment leur propre culture, penses-tu qu’on soit à l’abri de la monoculture du divertissement, où les gens consomment leur produit culturel et passent à autre chose ? Donc de quelque chose d’où le sentiment d’appartenance et l’engagement citoyen est absent ?

C’est un phénomène réel. Et la solution c’est de donner le goût de l’art et de la culture rapidement. Et ça passe par l’éducation. Malheureusement notre système d’éducation prend la direction inverse. Il faut que dès le primaire l’école soit un lieu de culture au sens plein du terme : culture artistique, culture scientifique, culture intellectuelle. Il faut que l’école redevienne un lieu de culture plutôt qu’un lieu de formation. Je pense que c’est une des raisons pour lesquelles on s’est mobilisé en 2012. Si une institution publique comme l’éducation ne valorise pas la culture, c’est sûr que c’est perdu d’avance. Le goût de l’art n’est pas inné, ça s’apprend, comme on apprend à parler, à compter, à déguster un bon vin.

Radio Canada a subi cette année une nouvelle vague de coupures drastiques et de licenciements. On parle de la mort de Radio Canada. Qu’est-ce que tu en penses, toi qui y travailles depuis cette année comme intervenant dans une émission ?

Radio Canada est de moins en moins conforme à sa mission. Mais elle reste quand même bien au-dessus de ce qui se fait avant. Il y a quand même un espace de discussion et de culture. Sans Radio Canada il y a tant d’artistes dont on aurait jamais entendu parler.

Alors vu l’état de la presse, de l’éducation, de la culture, la solution part d’où selon toi ? Du gouvernement ou bien des comportements individuels ? Si on prend par exemple la presse, les gens ne veulent plus acheter des journaux et on sait bien que cela joue beaucoup dans la disparition de journaux indépendants.

C’est vrai que les comportements individuels sont à changer. Mais on ne peut pas tout faire reposer sur des efforts individuels que tout le monde n’a pas les moyens de poser. Au final, ce qui est déterminant, c’est la volonté politique.

Est-ce que ton engagement irait du côté de la politique ?

En ce moment je suis un étudiant qui intervient dans certains médias qui sont pour moi des tribunes pour faire avancer des idées. Mon engagement politique va continuer c’est sûr, mais je ne sais pas quelle forme ça va prendre.

Est-ce que notre génération n’est pas condamnée à des actions qui seront toujours des oppositions au système libéral et capitaliste qu’on nous impose ? Serons-nous la génération qui aura dû faire le ménage pour poser les bases d’une autre société ?

Je pense que dans tout refus il y a une valeur positive. En refusant le projet d’oléoduc, on freine l’expansion des sables bitumeux, donc on contribue à freiner le changement climatique à l’échelle globale. Car refuser la destruction de l’environnement c’est le protéger. Empêcher la privatisation du service public c’est le renforcer. Il va y avoir beaucoup de luttes défensives à mener. Ça n’est sûrement pas suffisant, car il va falloir être capable d’articuler un projet positif et de proposer un projet politique. On est la première génération où ce projet est à repenser. Nos parents avaient le choix entre deux systèmes déjà définis, le capitalisme et la sociale démocratie. Nous n’avons pas le luxe de ces utopies politiques parce que nous vivons dans un monde où un seul système domine. On vit avec le double échec du communisme et de la sociale démocratie. Il nous reste tout à inventer.

Pendant que les Français dissertent sur la légitimité de leur président et sur les conséquences de l’affaire du barrage de Sivens, les Québécois sont allés au bout de leurs combats. Qu’on se le dise : une grève étudiante qui déclenche un mouvement social, un mouvement social qui entraîne un changement de gouvernement, une résistance à un projet massif de destruction de l’environnement qui trouve les moyens de sa lutte grâce au livre d’un jeune homme de vingt-quatre ans. La France, pays des Lumières, des révolutions et des grèves constantes, puissance mondiale en perte de vitesse et en crise identitaire, a peut-être beaucoup à apprendre de ce petit peuple sans pays. Il serait temps de rattraper notre ignorance sur nos cousins nord-américains qui sont décidément autre chose que des comédies musicales et des chanteurs à l’accent folklorique.