Le dernier jour

On se rue sur un sandwich à la cafétéria. Poulet, thon, crudité, on s’en fout. Un sandwich de cafète ça a le goût d’un sandwich de cafète. Et on reprend. Des fourgons de formules toutes faites, des chariots à données, des grues de baratin pour faire grimper les ventes. Et dans les yeux, l’annonce de notre propre disparition.

Dans un centre d’appel téléphonique, un ou une employée qui n’est qu’un numéro occupant un poste avec un autre numéro, s’apprête à commettre un acte de résistance, pour enfin se mettre à exister. 

On a beau lire des livres de développement personnel, liker de belles citations pour redonner du sens à sa vie, regarder des films qui nous racontent que tout est possible, il y a des gens pour qui envisager autre chose n’est pas possible. Ils n’ont plus les muscles pour ça. Prisonniers d’un monde où ils sont interchangeables, remplaçables, des éléments d’une grande machine à faire tourner.